À raison d’une rencontre par mois, une quinzaine de jeunes de la Dracénie expérimentent le Parlement du Vivant.
Leur mission : comprendre les écosystèmes locaux, porter la voix du vivant et proposer des pistes concrètes aux élus du territoire.
Six mois d’apprentissage et de découvertes
Voilà bientôt six mois que les jeunes parlementaires ont entamé leur formation, encadrés par des experts, pour mieux comprendre et représenter le Vivant.
« La méthode repose sur trois piliers — tête, cœur, corps : comprendre les enjeux de biodiversité et les menaces, apprendre à développer une empathie envers les espèces, puis se mettre en mouvement pour formuler des propositions utiles au territoire », précise Emma Aubert, coordinatrice du projet.
La démarche comporte aussi une dimension politique et juridique : si les espaces protégés disposent de cadres réglementaires, les espèces non humaines restent rarement représentées.
« Le travail engagé vise à rééquilibrer ce rapport, avec une conviction : un territoire en bonne santé — où les espèces prospèrent — assure aussi une meilleure qualité de vie pour les habitants humains », souligne-t-elle.
Du terrain à l’émotion
Le 9 juin dernier, une journée de terrain entre Ampus et le site de La Clappe à Draguignan a marqué un tournant dans cette première phase.
Guidés par Félix Grippon (Permalab), les jeunes parlementaires ont découvert l’hydrologie régénérative, une approche visant à mieux comprendre le cycle de l’eau dans sa globalité.
Lecture de paysages, observation d’espèces locales et échanges en salle ont permis de relier théorie et terrain.
« Ils se sont montrés force de proposition, proactifs dans les échanges, presque habités par la défense de leurs espèces. On sentait que ça les prenait déjà aux tripes ! », confie Félix Grippon.
En parallèle de cet ancrage scientifique, une autre dimension a été explorée : l’approche sensible et émotionnelle du rapport au vivant.
Le 1er juillet, le Parlement a accueilli Timothée Pouzet (NEEDE) pour un atelier d’écologie profonde.
Inspirée de la Deep Time Walk, cette séance invitait chacun à incarner une espèce, à se relier à ses émotions et à exprimer une voix pour le vivant.
Jeux de rôle, méditations et exercices sensoriels ont permis d’expérimenter une autre manière de penser l’écologie — par le corps, l’empathie et l’imaginaire.
Une dynamique qui se poursuit
Les prochains mois prolongeront cette dynamique :
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un atelier juridique s’est tenu à la mi-septembre pour explorer les droits des espèces et les outils de défense existants ;
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suivront une journée de préparation des principales pistes sélectionnées ;
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puis une formation à la prise de parole en public.
Une manière d’ouvrir un dialogue inédit entre institutions humaines et voix du Vivant, où les jeunes deviennent ambassadeurs d’un nouveau regard sur la nature.


